Entraide, solidarité et convivialité sont les maîtres-mots du projet. Le principe de la Maison de la Diversité est d’accueillir des personnes de plus de 55 ans et un ou une jeune, autonomes ou fragilisées, LGBTQIA+ et alliées (c’est-à-dire qui comprennent ces problématiques et se montrent soutenantes). Parce que ces personnes ont un risque d’isolement plus important que les autres, en raison des discriminations et des ruptures de liens familiaux qu’elles subissent.

L’ensemble de l’immeuble comporte quinze appartements T1 ou T2, tous indépendants, avec leur cuisine et leurs sanitaires. Et en commun : une cuisine partagée, un salon baptisé "le boudoir", un espace vélo et bricolage, une buanderie, une chambre d’amis et surtout, un grand jardin. Le tout distribué par de grandes coursives et un ascenseur rendant l’ensemble accessible aux personnes à mobilité réduite. 

"Ici, tout le monde aide tout le monde. D’ailleurs, on en est à notre douzième emménagement", s’amuse Alice, l’une des quinze personnes qui déballe ses cartons rue de Belfort. C’est une première pour l’association Les Audacieuses & Les Audacieux, qui compte essaimer une dizaine d’habitats similaires en France dans les prochaines années. 

Un lieu préservé des discriminations

Benjamin, 58 ans, a entendu parler de cette initiative par son réseau. Il a longtemps été bénévole pour l'association Contact, où il procurait une écoute bienveillante à des personnes LGBTQIA+ en souffrance. "J’ai toujours été intéressé par les projets de co-habitat. Le vivre-ensemble n’est pas quelque chose d’évident dans nos sociétés, la vie dans les immeubles est souvent triste et parfois dure." 

"Je me souviens d’un dossier d’appartement à louer qui a été bloqué quand il est passé chez le propriétaire, parce qu’il ne voulait pas deux garçons dans l’appartement, poursuit Benjamin. Il y a une tranquillité de fait de savoir qu’ici, il n’y aura pas de regard désapprobateur." 

"Le projet ici m’a totalement emballée, raconte à son tour Alice, désormais voisine de Benjamin. J’ai rencontré l’association et j’ai été mise sur liste d’attente. Quand on m’a annoncé la bonne nouvelle, j’ai fondu en larmes." 
Si l’émotion est présente pour Alice, c’est que l’appartenance à la communauté LGBTQIA+ est encore, de nos jours, source de discriminations. 
"C’est évident qu’une vie de gay, lesbienne, transgenre n’est jamais indemne de discriminations et d’agressions, parfois petites, parfois violentes." Alice espère trouver à la Maison de la Diversité une vie plus douce. Alice Ohlala, de son nom d’artiste, se produira d’ailleurs pour l’inauguration, aux côtés de nombreux autres artistes queer.

Venez les applaudir samedi 11 octobre place Joannès-Ambre (4e) !