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Exposition
Bling Ring
Si la Friche Lamartine a essaimé dans trois nouveaux sites depuis l’été, elle a su pérenniser l’esprit de partage, de co-gestion et de liberté à la source des occupations urbaines temporaires dont elle a été un des initiateurs locaux.
Certains, comme les graphistes ou les cinq compagnies théâtrales, sont déjà installés. D'autres, comme les formations musicales, s’activent aux finitions de leurs studios de répétition, la perceuse-visseuse à la place du micro. Tous étaient déjà là rue Lamartine, où la friche artistique du même nom était établie depuis 2010, après une première implantation sur l’ex-friche RVI initiée dès 2002.
Bientôt remplacé par une extension du stade Marc-Vivien Foé, le bâtiment rue Lamartine est voué à la démolition et ce ne sont pas moins de trois nouveaux sites qui lui succèdent : l’ancienne robinetterie Ronfard et la Villa Pionchon, toute proche, dans le 3e, ainsi que l’usine Tissot dans le 9e. Pour un total de 1800 m2. L’imposant contingent de 250 artistes permanents a donc emménagé depuis l’été.
Si les locaux ont changé, l’esprit, lui reste fidèle aux principes de l’urbanisme temporaire, comme l’explique l’une des deux salariées, Maud Lechevallier. "Une friche artistique, c’est d’abord l’occasion de donner une nouvelle vie à un lieu désaffecté puis de mutualiser les ressources. Par exemple, les artistes permanents prêtent leur local et leur matériel à ceux de passage lorsqu’ils sont en tournée." Si cet idéal d’échanges répond également à des nécessités économiques en offrant des espaces à un coût inférieur au marché, il est aussi au cœur de la création comme le rappelle Nicolas Ramond, de la compagnie de théâtre Les Transformateurs.
"Mutualiser les moyens, oui, mais surtout rencontrer d’autres disciplines, comme la peinture, la musique et pouvoir s’en inspirer dans notre travail. Au-delà, c’est aussi voir comment porter collectivement un projet utopique." De fait, toujours autogérée par l’association des adhérents, la Friche Lamartine a conservé son ADN tout en se professionnalisant. Profitant de ses nouveaux locaux, et notamment de la salle Pionchon (située rue du même nom) et ses 80 places, le collectif souhaite accueillir du public, mais aussi des diffuseurs, des programmateurs pour soutenir le développement des artistes.
Découvrez le site de la Friche Lamartine.
C’est quoi ?
L’urbanisme transitoire, ou temporaire, c’est l’occupation provisoire d’un espace, public ou privé, avant sa reconversion ou sa démolition. Il veut souvent répondre à un besoin des occupants, ou du territoire alentour, qui ne trouvait pas de solution jusque-là.
C’est ouvert à qui ?
À énormément de pratiques artistiques mais aussi artisanales. La Friche Lamartine héberge ainsi des musiciens, des peintres, des compagnies de théâtre, mais aussi des plasticiens, des graphistes, des couturières, des régisseurs de spectacle… De l’émergence à la professionnalisation, tous les stades de développement sont présents dans un esprit do it yourself. Un artiste vu plusieurs fois à la Fête des Lumières comme Benedetto Bufalino a débuté à la Friche Lamartine.
D'autres lieux à Lyon ?
Plusieurs projets remarquables : les Halles du Faubourg (7e), portées par la Taverne Gutenberg et ses partenaires privés et publics poursuivent leur exploration tous azimuts ; la nouvelle salle de Grrrnd Zéro à Vaulx-en-Velin… On citera aussi la Biennale d’art contemporain qui a investi les anciennes usines Fagor-Brandt, ou encore des projets ponctuels comme Zoo Art Show et Peinture Fraîche (présenté à la Halle Debourg dans le 7e en 2019).