Projets urbains
- Publié le 2 janvier 2023

À la Guillotière, « Ligne 37 » aide les jeunes en errance

Crédit photo : Muriel Chaulet

Ligne 37 est un dispositif innovant pour accompagner les jeunes en errance dans le secteur de la Guillotière. Multi-partenarial, il est porté par les associations Le Mas, Capso et Alynea, soutenu par la Ville, la Métropole de Lyon, l’État et l’Agence régionale de santé. Frédéric Chevalier, coordonnateur du dispositif Ligne 37 au sein de l’association Le Mas, explique la démarche.

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En quoi consiste Ligne 37 ?
Nous sommes une équipe éducative missionnée pour aller vers les jeunes en errance dans la rue, prioritairement les mineurs non-accompagnés, à Gabriel-Péri et à Mazagran. 
Notre travail est de ramener ces jeunes vers des guichets de droit commun en fonction de leur situation et de leur éligibilité à des aides.

C’est un public difficile à aborder…
Beaucoup de ces jeunes mineurs non-accompagnés rencontrés dans la rue connaissent des emprises médicamenteuses et sont susceptibles d’être sous l’emprise d’adultes. Certains sont très fragiles psychologiquement. Pour la plupart, l’errance avait commencé dans leur pays d’origine. C’est un phénomène connu car on le trouve dans beaucoup de villes en France. Pour autant, c’est très complexe. 

Savez-vous combien de personnes cela représente ?
À Mazagran, il y a une quarantaine de jeunes. À Gabriel-Péri, c’est très difficile à quantifier. Ce sont deux groupes différents, d’origines différentes. Nous ne pouvons pas les aborder de la même manière. 

Comment fonctionnez-vous ?
Nous sommes une équipe éducative de 8 personnes : un médecin, une infirmière, un éducateur de la Protection judiciaire de la jeunesse, deux éducateurs, une psychologue, une salariée paire (dont les modes d’acquisition des compétences sont issus d’un vécu, pas d’un diplôme). 
Notre manière de travailler est une innovation sociale, et une expérimentation. 
Nous les abordons dans la rue en étant très attentifs et attentionnés. Nous avons commencé nos tournées le 17 octobre. Aujourd’hui on sait où on va, ce qu’on doit mettre en œuvre même si on ajuste en permanence. 

Commencez-vous à voir des résultats ?
Le premier des résultats est de gagner la confiance et de nouer cette relation profonde de confiance dans la durée. Cela commence à fonctionner. Nous voyons émerger des demandes de soins et d’hébergement.
Dans le courant du premier trimestre 2023, nous ouvrirons un lieu de répit. Nous y accueillerons les jeunes sur des temps d’animation. Nous leur fixerons aussi des rendez-vous autour des codes de conduite : on frappe à une porte, on honore un rendez-vous... Cela leur permettra de faire face à nos administrations.