Disiz a 38 ans, a sorti son premier disque alors que débutait le nouveau millénaire, il n'a jamais accepté d'être catalogué. Trop intelligent pour tomber dans les panneaux du ghetto, trop sensible pour ignorer les souffrances indélébiles, trop sûr de ses failles pour jouer les bandits virils.

Après sa trilogie entamée en 2012, “Lucide”, “Extra-Lucide” et “Transe-Lucide”, après “Rap Machine”, sorte de retour aux sources sans fioriture en 2015, Disiz enchaîne avec un disque inclassable, déroutant, viral, généreux, sûr de lui, même de ses failles les plus intimes. Un disque de quartier, de banlieue, de province, de Paris et d'ailleurs, un disque au GPS piraté, un disque de virées nocturnes, de pistes noires de monde, de doutes, d'explosions retenues, de larmes et de rires, de mélancolie aquatique, de combat solaire, de dribbles assassins. Le disque d'un homme qui ne baissera plus les yeux, le disque d'un artiste qui a toujours vécu entre deux, voire plusieurs mondes.