"Vous ne pouvez pas rester comme ça, Madame..."

Accroche Date / Lieu
Du 16 Novembre au 16 Décembre, Grilles du Centre Nautique Tony Bertrand
lutte contre les violences faites aux femmes
Thématique principale
Exposition
Accroche détaillée

De l'urgence à l'indépendance pour sortir des violences conjugales. Le photojournaliste Pierre-Yves Ginet a suivi celles et ceux qui accueillent et accompagnent les femmes victimes de violences conjugales. A travers cette exposition il partage le quotidien des intervenantes du refuge Solidarité femmes et refuge pour femmes battues, à La Louvière. Il témoigne des compétences et de l'engagement hors normes de ces défenseures des droits des femmes. Au fil des semaines, il a également pu appréhender le courage et la force nécessaires à ces femmes, engagées sur la voie de la reconstruction affective, sociale, financière et familiale.

Contenu
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“Vous ne pouvez pas rester comme ça, madame...” Policier.ière.s, interlocutrices des lignes téléphoniques d’aide aux victimes, des refuges ou des associations de soutien, toutes et tous prononcent souvent cette phrase, après avoir entendu les témoignages de celles qui vivent la violence conjugale. Le problème concernerait une femme sur quatre en France. Des épouses, des compagnes, qui ont partagé un quotidien, des projets, des rêves. Des femmes qui ont donné beaucoup pour “leur homme”, leurs enfants. Aux premières insultes, puis lorsque l’emprise de leur conjoint a pris de l’ampleur, elles se sont accrochées pour ne pas abandonner, s’isolant de l’extérieur. Devenues plus dépendantes, affaiblies, subissant parfois l’inacceptable, elles ont rassemblé leurs forces et sont parties. Avant de revenir, en pensant qu’il avait changé. Pour essayer encore. Mais le plus souvent, pour s’enliser davantage dans la honte et la culpabilité, jusqu’à ne plus pouvoir survivre ainsi. 

Cette exposition a été organisée en partenariat avec le magazine Femmes ici et ailleurs

Face à ce fléau, ces femmes ne sont pas seules

Les lois et l’appareil judiciaire ont progressé, même si beaucoup reste à faire. Les forces de police ont évolué. Quelques avocats savent intégrer les processus de violence à leurs plaidoiries, devant les tribunaux, pour les divorces ou les gardes d’enfants.

Mais surtout, des associations possèdent une expertise exceptionnelle, en matière de lutte contre les violences conjugales et d’assistance aux victimes. Basés à Bruxelles, Liège et La Louvière, les trois collectifs pour femmes battues de la Communauté française de Belgique demeurent pionniers dans ce combat. Solidarité femmes, à La Louvière offre toute la palette des apports possibles : un accompagnement dans la durée, pour des femmes vivant toujours au domicile conjugal ; mais surtout un hébergement d’urgence, adapté aux femmes seules ou avec enfants, dont plus de trois mille personnes ont bénéficié depuis trente ans. Leur première préoccupation est la mise en sécurité des victimes, avec une solution logistique complète. Le refuge aide les hébergées à se reconstruire sur le plan psychologique, en les amenant à comprendre toutes les formes d’agressions subies, en travaillant avec elles sur l’estime de soi, souvent anéantie.

Des activités spécifiques destinées aux enfants sont également développées. Le centre offre aussi une rupture avec l’isolement dans lequel trop de femmes étaient confinées, avec un appui collectif essentiel. Enfin, hébergées ou non, toutes les personnes soutenues par l’association peuvent bénéficier d’un appui sur le plan juridique et social, d’un soutien pour leurs recherches d’emploi, de logement ou leur réinstallation.

Ces dernières années, dans le sillage de ces trois collectifs, d'autres services ambulatoires dédiés aux femmes victimes de violences ont vu le jour sur le territoire de la Communauté française. Parmi ces structures récentes, les conseillères de "Violences conjugales, ça vaut pas l'coup", à Namur et Sambreville, proposent aussi un "coaching permanent". Elles répondent aux victimes ayant besoin d’être ponctuellement “portées”, pour sortir de la violence de leur compagnon.

Défenseurs des droits des femmes 

Force de ces associations, en Belgique comme en France, leurs intervenantes font preuve d’un engagement personnel hors normes. Elles ont ce combat chevillé au corps. Quelques-unes ont vécu cette expérience, de l’autre côté de la barrière. Toutes partagent d’abord la conviction que la violence conjugale est un mal social dont il est possible de sortir. Individuellement, lorsque l’on est victime, en s’appuyant sur les structures existantes qu’il conviendrait de développer. Les associations abondent d’exemples de femmes ayant retrouvé le bonheur. Mais aussi collectivement, en instaurant enfin une tolérance zéro sur le plan judiciaire ; en prenant pour cibles tous les types de violences et notamment les violences psychologiques, et bien sûr, en mettant davantage l’accent sur la prévention et la sensibilisation, dès le plus jeune âge, pour combattre les comportements violents et les stéréotypes sexistes.

Mais ces défenseuses des droits des femmes pensent également qu’il est nécessaire de changer le regard porté sur celles qui tentent de sortir de la violence conjugale. Comprendre à quel point cette maltraitance est au début comme un gaz inodore et invisible, répandu par un être aimé. Voir combien le cliché de la “victime soumise et passive, faible de caractère” est erroné. Appréhender le courage indispensable pour faire face à la peur, se lancer dans le vide au niveau affectif, social, financier, tout en pensant à protéger ses enfants. Une force qu’il faut savoir chercher très loin, quand on a vécu des années d’humiliations, de contrôles, d’injures, de harcèlement et parfois de coups.”

Un reportage réalisé par Pierre-Yves Ginet

Plus d'infos

Agir face à l'augmentation des violences intra-familiales

Infos pratiques

Du 16/11/2020 au 16/12/2020

Infos adresse supplémentaire

Exposition sur les grilles du Centre Nautique Tony Bertrand 

Centre nautique Tony Bertrand (ex piscine du Rhône)
8 quai Claude Bernard
69007 Lyon

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